Hé hé...
Pas d'histoire d'isard, d'ours et de bergers dans cet article, même si j'aimearis bien à l'occasion vous faire partager les beautés de nos montagnes.
Et bien non. C'est beaucoup moins agréable qu'une veillée de transhumance ou qu'une descente en ski. Et beaucoup moins poëtique qu'une vue panoramique d'un grand sommet.
Non, non, il s'agit des dix séances de rééducation du périnée qui fait suite à tout accouchement.
(Evidemment, cet article est fortement déconseillé à toute la gent masculine au risque de voir certaines illusions sur leur douces jetées aux ortie)
Pour les novices, le périnée est un petit muscle indispensable à la survie féminine. C'est celui qui nous permet de ne pas nous faire pipi dessus, ni de lâcher une grosse perlouse au moindre rire. Et accessoirement, il supporte tout le bidou quand on attend bibou, en plus de se prendre une grosse raclée le jour où ledit bibou décide d'aller voir le jour.
Ce muscle, aisemment reconnaissable lors de l'exercice archi-connu qu'est le "stop-pipi", est particulièrement mis à mal lors de la période périnatale. Aussi, quelques semaines après l'accouchement, dès que bébé nous laisse 1 heure de temps entre deux séances de vampirisation lactée/ou d'engouffrage de bibi, nous devons prendre rdv chez une sage-femme/kiné pour commencer notre rééducation
Alors pour situer le contexte, il faut quand même rappeller que pendant neuf mois (enfin huit pour moi), ça a été portes ouvertes à ce niveau-là, et donc que c'est évidemment à reculons que j'ai pris mon téléphone pour aller me faire tripatouiller mon périnée.
Piochant au pif un numéro de téléphone dans l'annuaire, j'ai décroché un rdv pour la semaine suivante (trop vite!!!!) avec l'assurance que je pourrais venir avec mon bébé et que c'était au rez-de-chaussée ( Ben oui, quand on doit transporter un tank au lieu d'une poussette, on évite quand même le sixième étage sans ascenseur)
Donc me voilà croisant un troupeau de futures mamans, qui ont d'ailleurs un ventre plus petit que le mien, s'extasiant sur la beauté de mon loulou qui dort et auxquelles je précise que tous les bébés ne sont pas aussi sages que le mien (ben quoi, c'était une blague!)
Le RDV commence. Jusqu'ici, tout va bien. J'explique à une sage-femme d'1m80, avec qui même assises face à face, je suis obligée de lever la tête façon torticolis, qui aborde un sourire crispé et une voix stridente absolument insupportable, les antécédents de mon périnée.
Alors oui, j'ai réussi à prendre 27kg, si si, ça existe. Oui, j'ai poussé une demie-heure avant qu'on aille chercher le medecin et ses cuillères à salade. Oui, j'ai eu une épisiotomie qui a eu la mauvaise idée de lâcher quelques jours après l'accouchement et qui me fait encore souffrir. Oui, je vais bientôt reprendre le travail et la rééducation urge car je vais porter des poids. Oui, j'allaite encore et je découvre que ça contribue à laisser mon périnée tout mou.
Bon, ça n'a pas l'air terrible tout ça. Moi qui pensais avoir peu de séances car l'exercice du stop-pipi, je le fais en voiture, en lisant, en écrivant mon blog (si si, j'ose!), au téléphone avec ma Maman, en regardant la télé. C'est limite si je ne le fais pas en ronflant dans mon lit.
Et bien non. Mon périnée est apparemment aussi flasque que ma bouée ventrale.
Couchée en face d'un écran d'ordi, je suis condamnée à recevoir des décharges électrique (Arf! Au moins du 220V), puis à attendre une phase de repos en souriant à mon sage Arthur qui se grignote tranquilement le pouce. Vient ensuite la phase arabesque où je dois suivre un schéma en variant les intensités de mes contractions (très dur d'ailleurs!). Nouvelle phase de repos où je fais des grimaces à mon Arthur qui chouine car son pouce est parti loin de sa bouche.
Décharge. Arthur continue à chouiner, je demande à la sage-femme de lui donner la tétine. Moi, impossible de bouger.
Arabesque. La sage-femme de sa voix insupportable essaie de calmer Arthur en bétifiant
Décharge. Arthur la regarde en chouinant de plus en plus fort
Arabesque. La sage-femme bétifie de plus belle. Je commence à avoir mal à la tête
Décharge. Arthur se met à pleurer. Il ne veut pas de la tétine
Arabesque. La sage-femme ne sait plus quoi faire. Elle essaie de chanter. Aïe, ça fait mal aux oreilles!
Décharge. Arthur hurle en se tortillant sur le transat
Arabesque. La sage-femme annonce miraculeusement que j'ai assez travaillé
Et ça fait huit séances que ça dure. Plus que deux séances et la rééducation sera finie. Et enfin, je ne serais plus obligée de trainer Arthur chez la seule personne qu'il le fait hurler en lui parlant, racourcissant ainsi les séances de cinq minutes à chaque fois
Je n'aime pas y aller, ça c'est sur. Mais je dois avouer que c'est efficace et que moi, et mon périnée, on se sent vachement bien maintennant!
Et pour illustrer l'article, un photo de mon ptit loup en partance pour la sage-femme!
A bientôt!
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